// Emmanuel Granier : “C’est un groupe très diversifié”
Pendant ces vacances d’été, on vous propose de partir à la découverte de plusieurs équipes de la Team CPB. On commence aujourd’hui par les équipes 3 et 4 qui évoluent respectivement en Excellence et Honneur Régional.
Emmanuel Granier, responsable du groupe 3/4, a accepté de répondre à nos questions et nous en dire un peu plus sur ce groupe.
Emmanuel, avant de parler de ton groupe, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ? Quel est ton parcours ?
J’ai débarqué en Bretagne en 1998 depuis la région de Poitiers pour le boulot. Je suis au CPB Rennes Handball depuis cette année-là. J’ai commencé à entraîner des jeunes dès ma première année senior, il y a fort longtemps. Pour rendre service au début parce que je le faisais déjà au judo. Je me suis alors formé comme beaucoup de bénévoles grâce aux instances fédérales. Je n’ai pas beaucoup arrêté depuis. Toutefois, cela doit rester un plaisir et à bientôt 50 ans, ça continue…
Tu gères donc ces équipes depuis pas mal d’années, qu’est ce qui caractérise ce groupe ?
C’est un groupe très diversifié. Des jeunes prometteurs, mais encore tendres, mais qui ont l’envie d’aller jouer au niveau du dessus (le CPB Rennes permet ça), côtoient des joueurs plus expérimentés, avec pour certains une expérience des joutes nationales. Je me suis assigné l’objectif que tout ce petit monde vive bien ensemble autour du handball.
Comment t’organises-tu dans tes séances pour t’adapter aux profils différents des joueurs ?
Une séance arrive toujours après une autre… Au-delà de la plaisanterie, il y a toujours une continuité d’une séance à l’autre. En début du “cycle”, je propose des choses basiques et ludiques. En fonction des réponses des gars, je corrige soit directement sur l’instant, soit je fais évoluer lors de la séance suivante. Les thèmes évoluent toutes les 3 semaines environ, mais j’y reviens dans la saison.
En cours de séance, j’essaie d’individualiser mes conseils, de fixer à un gars un objectif particulier dans la séance.
Je peux mettre en place des ateliers spécifiques pour un type de joueur. Ce n’est pas évident sur un double groupe d’avoir l’œil sur tout. Avec deux séances par semaine, il est difficile d’être plus ambitieux sur le plan technique. Mais chacun doit trouver au moins un truc dans la séance qui le fera revenir la semaine suivante.
Un dénominateur commun est le jeu, donc j’essaie de proposer beaucoup de situations se rapprochant des conditions d’un match.
Observes-tu une évolution des niveaux régionaux ?
Oui assurément. De nombreuses équipes possèdent des joueurs d’un niveau national et ont une culture tactique très intéressante. La professionnalisation des encadrants est certainement un facteur de cette évolution positive à mon avis. Deux petits bémols toutefois : il faut tout d’abord faire attention à ne pas perdre de vue que le handball à ce niveau doit toujours rimer avec plaisir et ensuite l’arbitrage doit s’adapter à cette évolution (désignation systématique de binômes par exemple).
Comment gères-tu la relation avec l’équipe 2 qui évolue en Prénationale et l’équipe 5 en 1ère division ?
La communication avec Franck est relativement facile. Il m’indique le plus tôt possible dans la semaine combien de joueurs sont laissés à la disposition de la 3, et quand tout va bien, j’ai même les postes. Mais cela dépend aussi de ce qui se passe en Nationale 1… Donc certains vendredis soirs, l’attente est longue. Avec, le groupe départemental, c’est aussi super fluide. On s’appelle au moins une fois par semaine avec Lucas. Mais dans ce sens-là, tout dépend encore de la Nationale 1. Donc, tout n’est pas parfait, mais j’ai l’impression que malgré tout chacun a bien conscience que l’environnement du CPB Rennes ne permet pas de faire beaucoup mieux, même si on doit toujours essayer de d’améliorer.
L’idée directrice est que tout le monde joue le week-end.
Quels souvenirs gardes-tu de toutes ces saisons ? Le meilleur et le pire ?
Il y a beaucoup d’excellents souvenirs. La question est difficile. Je dirais toutefois la montée de haute lutte après un début de saison mitigé de l’équipe 4 en honneur régional. Cette saison-là, l’équipe 3 accédait à la Prénationale. Je pourrais aussi évoquer, comme bénévole, l’incroyable soirée de Coupe de France contre le HBC Nantes au Palais des sports de Cesson en décembre 2015. Je n’ai pas vraiment de mauvais souvenir au CPB Rennes, mais quelques moments délicats. L’un d’eux est la descente de Nationale 3 de l’équipe 2 qui a entraîné par ricochet la descente de l’équipe 3 qui avait sportivement gagné le droit de continuer à ce niveau. Mais ça a été l’occasion pour le groupe de repartir sur un autre cycle.
Comment as-tu géré cette saison tronquée par l’arrêt des championnats ?
Saison qui a un goût d’inachevé. Je n’ai pas bien géré à mon goût. Pendant le confinement, j’ai été très pris par le travail rendu, comme pour beaucoup de personnes, plus compliqué. Donc, j’ai fait le minimum en terme de communication… Depuis le 11 mai, j’étais prêt à proposer des “trucs” pour finir cette saison comme cela aurait dû être. Des contingences sanitaires se sont imposés et ont fait obstacle à une fin de saison plus joyeuse. La levée de celles-ci à été trop tardive pour faire bien les choses. Je le regrette. Je pense que tout cela laissera des traces… Pas que sportivement.
Une reprise est enfin évoquée pour octobre, comment organises-tu la préparation ?
Ça va être délicat. Les états de forme hétérogènes vont venir ajouter une touche de diversité au groupe. J’apprends les blessures et les méformes qui risquent d’être plus nombreuses et plus aiguës que les autres saisons. Dès la reprise, fixée au 18 août, la prévention des blessures sera au cœur de mes préoccupations. J’espère qu’après trois semaines, le risque sera plus acceptable pour pouvoir commencer des vraies oppositions. Des matchs amicaux sont prévus dans ce but dans la 2e moitié de septembre. L’objectif est que tous les gars redeviennent des handballeurs de niveau régional pour le 4 octobre.
Il y aura t’il un objectif sportif précis pour cette prochaine saison ?
Comme dirait Guy Roux, le maintien. Avec ce groupe, dont la composition change chaque week-end, ne pas descendre est un premier objectif. Quand bien même, ce serait sportivement envisageable, l’équipe 2 bloque toutes velléités de montée. Mon objectif personnel est de parvenir à construire des groupes performants malgré le jeu de chamboule-tout auquel il faut faire face chaque week-end. Pour cela, il faudrait ajuster notre organisation. Des joueurs du groupe Prénationale devraient participer régulièrement à des séances d’entraînement avec le groupe…
19 juillet 2020